Après avoir libéré l’île de la présence britannique, Toussaint L’Ouverture dote Saint-Domingue de sa propre Constitution en juillet 1801 et se proclame
gouverneur de la colonie.
Cette Constitution risque fort d’être interprétée par Bonaparte comme une déclaration d’indépendance. D’autre part, son texte, qui stipule l’abolition définitive de l’esclavage et interdit toute forme de discrimination raciale, contrarie les intérêts du Premier Consul qui s’apprête à rétablir l’esclavage aux Antilles.
Bonaparte y répond par l’envoi d’une armada de 56 navires de guerre avec à son bord une force de 31 000 hommes ayant pour mission de reprendre le contrôle de Saint-Domingue et de remettre les Noirs dans les chaînes. Toussaint L’Ouverture et ses maigres troupes doivent se préparer à résister jusqu’à la mort. C’est toutefois sans compter sur le secours de Mère nature et sa redoutable fièvre jaune.
De Roquefeuille, qui s’est toujours battu pour sa patrie, doit choisir entre servir les intérêts d’un gouvernement qui trahit les principes de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et son attachement aux valeurs de la République. Autrement dit : combattre pour le retour de l’esclavage ou combattre pour la défense de la liberté. Les hommes repartent à la guerre, les femmes reprennent les rênes de l’économie de plantations. Pour elles, commence une longue attente faite d’angoisse et d’incertitude.