« A travers les brins d’herbe perçaient violettes et œillets. Recouvrant une sorte de digue rompue, des glycines ruisselaient sur les talus en cascades mauves. Dans les jardins s’épanouissaient des pivoines en larges corolles blanches et pourpres. Au pied des murets, des iris dressaient leurs couronnes violettes et jaunes. Pinsons et chardonnerets s’en donnaient à cœur joie dans l’attente du retour proche des hirondelles. Étalant leurs derniers pétales blancs, les cerisiers riaient aux anges eux aussi et faisaient les fiers du haut de leur grande taille, toisant poiriers et pommiers des jardins, régulièrement taillés et, pour certains, alourdis de rameaux de gui. Celui-ci s’amassait surtout sur les peupliers effilés des bords de Muse, parfois cuirassés de lierre, semblables à deux rangées de vigiles protégeant un cortège liquide. C’était le mai, le joli mai, le mai glorieux et primesautier, triomphe de la nature sur l’hiver rigoureux et triste. »
« La Caselle » relatait une histoire d’amour dans le Rouergue méridional au début du siècle dernier. Ce deuxième tome de la saga aveyronnaise « La varlope » s’attache à décrire l’itinéraire d’un jeune soldat – Séverin – non démobilisé en 1919-1920. Plus tard il deviendra menuisier (maniant la varlope), métier qu’il exercera des années vingt jusqu’aux années soixante dans la capitale, puis dans la vallée de la Muse.
L’auteur, passionné de géographie, et friand de voyages dans le monde entier, demeure très attaché au sud du Massif Central où il réside. Il prépare actuellement le dernier volet de la saga qui couvrira les dernières décennies du XXe siècle.