11 novembre 1943… la France, frappée de stupeur apprend, malgré la faiblesse des moyens de communication, que les Maquisards sont une armée de patriotes disciplinés, commandée par des militaires de métier, et non une cohorte de terroristes va-nu-pieds décrite par la propagande vichyste. Ce défilé militaire, exécuté au nez et à la barbe de l’occupant nazi, est un immense succès dans la guerre psychologique. Il pousse la population réticente vers une sympathie agissante envers le Maquis. Les Alliés sont fortement impressionnés par ce coup d’éclat et considèrent avec plus de respect cette armée de l’ombre qui vient de prendre la lumière.
Consacré aux exploits des maquis de l’Ain, Henri Romans-Petit ne se limite pas, dans ce livre, à la guerre. Il s’étend à la Libération, à la fin des maquis, et fait entrevoir les problèmes que leur «démobilisation» a pu soulever étant donné les circonstances et la nature des hommes. Les maquis de l’Ain furent créés dès l’occupation de la zone Sud, fin 1942. Ils ont tenu en combattant jusqu’à la Libération et sont donc l’œuvre d’hommes qui ont fait leurs preuves. Dans ce récit volontairement anecdotique, l’auteur fait revivre l’histoire et nous aide à comprendre les difficultés de cette forme révolutionnaire de guerre que l’Armée (et pour cause) n’avait pu concevoir avant 1939 et que les maquisards durent mener en forgeant eux-mêmes la doctrine au fur et à mesure de leurs combats, heureux ou malheureux. Il raconte ce que furent la vie et les luttes de ces fameux «terroristes». Son livre pourrait s’appeler Victoire de la guérilla.
Né le 13 février 1897 à Firminy (Loire), Henri Romans-Petit s’engage en 1915 dans les Chasseurs alpins et termine la première guerre dans l’aviation avec le grade de sous-lieutenant. Mobilisé en 1938 comme capitaine de réserve, il commande les bases de Cannes et de Nice jusqu’à l’armistice. Après avoir créé et fait partie du réseau Espoir, il organise, en 1942, les maquis de l’Ain dont il conserve le commandement jusqu’à la Libération. Il est Grand Officier de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, Croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945.